Quel petit garçon n’a jamais aspiré à devenir pilote d’avion? Jirô est de ceux-là, lui que le concepteur d’aéronefs Caproni visite régulièrement dans son sommeil. Mais sa mauvaise vue va l’orienter vers la conception d’avions au sein d’une entreprise d’ingénierie. Il faut dire qu’en ces temps de conflits mondiaux (nous sommes à la veille de la guerre du Japon), le pays a besoin d’engins puissants et innovants.
Pour son dernier film, puisque le cinéaste a dit vouloir mettre un terme à sa carrière, Miyazaki l’a voulu davantage réaliste que les contes oniriques et fantastiques auxquels il nous a habitués. Alors que son dernier opus « Ponyo sur la falaise » était destiné au très jeune public, Le Vent se lève semble s’adresser aux adultes et à leur monde détraqué. Très ancré dans le Japon industriel, « Le Vent se lève » a un goût prémonitoire lorsqu’il décrit le séisme de Kanto (1923) qui renvoie à celui qui a touché les côtes de Fukushima et provoqué la catastrophe que l’on sait.
Dramatique et noir, Miyazaki évoque tour à tour la maladie (la tuberculose qui a ravagé la première moitié du siècle dernier) et l’entrée en guerre du Japon. Tout n’est pas rose, donc, dans ce film au beau dessin (les scènes de paysage sont les plus belles).
Miyazaki n’a plus tellement d’espoir pour le monde des adultes: le petit Jirô devenu grand a toujours ses rêves d’avions, mais il les conçoit dans un but guerrier.
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