Londres, septembre 1939, au lendemain de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Sigmund Freud (Anthony Hopkins), célèbre père de la psychanalyse, a trouvé refuge dans une confortable maison de la capitale britannique, en compagnie de sa fille Anna. Alors qu’une récente opération de la mâchoire lui cause des souffrances, le vieil homme reçoit la visite de l’écrivain et universitaire britannique C. S. Lewis (Matthew Goode).

Filmé en quasi huis clos sur quelques jours de la vie du savant, Freud, la dernière confession est adapté d’une pièce de théâtre de Mark St. Germain, elle-même inspirée du livre The Question of God d’Armand Nicholi. C’est ce que le spectateur du film ressent lorsqu’il découvre cette rencontre, sur le papier passionnante, entre Freud et Lewis. Cette confession qui n’a jamais eu lieu amène l’éminent docteur, à l’aube de sa vie, à débattre de plusieurs thèmes dont celui de l’existence de Dieu. D’un côté un athée convaincu, de l’autre un croyant traumatisé par son expérience lors du premier conflit mondial.

Si la mise en scène fait ce qu’elle peut, parfois plutôt bien, pour sortir du théâtre filmé, Freud, la dernière confession pâtit d’un scénario confus qui alterne les écarts, à Vienne en particulier, pour tenter de s’approcher d’un récit cinématographique. Les thèmes abordés, tout à fait passionnants, manquent de corps et d’épaisseur. La faute certainement à une réalisation engoncée, qui ne s’autorise pas à sortir d’un certain académisme.

La présence d’Anna Freud dans le film est succincte: c’était pourtant ce personnage qui, aux côtés de son père, devait être l’un des leitmotiv de Freud, la dernière confession. La relation entre le père et sa fille, qu’il a psychanalysé, devait être l’un des sujets centraux du récit. Pourtant, la formidable Liv Lisa Fries, révélée dans Berlin, été 42 (Andreas Dresen, 2025), incarne magistralement la jeune femme, tiraillé entre un père tyrannique et la vie assumée avec compagne Dorothy (Jodi Balfour).

Reste un Anthony Hopkins, tout droit sorti de Une Vie (James Hawes, 2024), qui livre une performance comme toujours géniale malgré une fâcheuse tendance à cabotiner.

Ci-dessus: Freud, la dernière confession au cinéma Pathé BNP Paribas à Paris.

Ci-dessus: Freud, la dernière confession au cinéma UGC Rotonde à Paris.