A Almeria, Sofia (Emma Mackey), la vingtaine, accompagne sa mère (Fiona Shaw) auprès du docteur Gomez (Vincent Perez) dans une ultime tentative de soigner un mal qui la ronge. Sur la plage, Sofia fait la rencontre de l’énigmatique Ingrid (Vicky Krieps), jeune femme décomplexée et libérée.

Première réalisation de Rebecca Lenkiewicz, dont on connaît les scénarii de Ida (Pawel Pawlikowski, 2013) et Désobéissance (Sebastian Lelio, 2018), Hot Milk est adapté d’un récit de l’auteure britannique Deborah Levy. Si les traumas enfouis et autres névroses familiales sont abordés, l’amour et la sexualité révèlent la jeune femme. Car Sofia, fille unique en quête de la figure paternelle, est d’une loyauté à toute épreuve envers une mère dépressive et toxique. Ce voyage en Espagne et en Grèce permettra à la jeune femme de s’accomplir et de reprendre en main une vie interrompue et empêchée.

Doté d’une esthétique inutile, Hot Milk rate malheureusement la voie psychologique et affective que le récit pouvait le permettre. Il y avait pourtant une matière riche pour poser une réflexion sur les traumatismes de l’enfance et les souffrances générationnelles. Il y avait également un casting impeccable avec l’excellente Fiona Shaw en mère étouffante, la délicate Emma Mackey en fille soumise et la lumineuse Vicky Krieps en amante magnifique.

Mais le manque de subtilité de Hot Milk et son rythme bancal entravent à la fois une réflexion psychologique sur le récit familial et une histoire d’amour comme un révélateur. Dommage.