Depuis sa Sicile natale, Matteo Scuro (Marcello Mastroianni), tonitruant retraité, entreprend un voyage à travers l’Italie pour revoir ses cinq enfants – Tosca, Canio, Norma, Guillaume et Alvaro – disséminés aux quatre coins du pays.
Troisième film de Giuseppe Tornatore après Le Maître de la camorra (1985) et surtout Cinema Paradiso (1988) qui rencontra un immense succès international, Ils vont tous bien ! a été injustement boudé à sa sortie, en 1990, par une partie de la critique et par le public. Pourtant, ce voyage mélancolique et comique à travers l’Italie, du Sud rural au Nord industriel, est une petite perle que TF1 Studio et Les Acacias ont entrepris de ressortir dans sa version restaurée.
Depuis Trapani jusqu’à Naples, Rome, Milan et Turin, Matteo – qui n’utilise que le train comme moyen de transport, par peur de prendre l’avion – reprend contact avec chacun de ses enfants pour se persuader « qu’ils vont tous bien ». Dans sa quête, le vieil homme – immenses lunettes au nez et éternel chapeau vissé sur la tête – rencontre d’autres voyageurs, dont une femme en voyage organisé (Michèle Morgan), tout en découvrant la bruyante vie citadine.
Comédie et drame sont subtilement mêlés dans ce beau film jonché de passages oniriques et superbement interprété par un Marcello Mastroianni vieillissant. En attachant grand-père, l’acteur, au crépuscule de sa carrière, n’a peut-être jamais été aussi touchant dans la dernière partie de sa filmographie que dans ce film-là, sans oublier Un, deux, trois, soleil (Bertrand Blier, 1993). Sur un scénario du réalisateur avec Massimo De Rita et Tonino Guerra, Ils vont tous bien ! évoque les angoisses d’un homme à l’approche de la mort dans une société qu’il ne reconnaît plus. Comme pour ne pas affronter le monde, le retraité construit sa propre vérité, certainement pour mieux se rassurer.
Mis en scène avec brio, ce voyage que nous offre Giuseppe Tornatore est accompagné de la musique d’Ennio Morricone – qui y joue son propre rôle – et de comédiens merveilleux. Outre l’émouvante rencontre entre les deux monstres sacrés Marcello Mastroianni et Michèle Morgan ainsi que la visite de la Scala de Milan, saluons la confrontation entre ses enfants, dont la belle Tosca (Valeria Cavalli) et Alvaro enfant (Salvatore Cascio, le jeune acteur de Cinema Paradiso).
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