En villégiature dans les Alpes, Magalie Moreau (Adèle Exarchopoulos) accepte une interview avec la journaliste Simone Herzog (Sandrine Kiberlain). Cette dernière souhaite percer le mystère de la jeune influenceuse, star des réseaux sociaux, qui poste des vidéos trash mettant en scène son corps, insensible à la douleur.
Tel un métronome, Quentin Dupieux livre son nouveau film annuel après Le Deuxième Acte et Daaaaaalí !, tous deux sortis en 2024. Son humour absurde et sa dose de cynisme siéent parfaitement au nouveau « cas » du cinéaste, une jeune et riche star d’Internet, Magaloche, interprétée par Adèle Exarchopoulos, déjà perchée dans Mandibules (2021). L’actrice livre un personnage détestable et malaisant qui, derrière sa cruauté, cache une enfance solitaire et malheureuse, incapable de la moindre empathie. C’est ce que décèle son intervieweuse devenue psychologue au fur et à mesure des discussions – formidable Sandrine Kiberlain – dans un échange vif et mordant, fait de multiples flash back.
Comme souvent chez le cinéaste touche-à-tout, la situation dégénère: L’Accident de piano se transforme en un conte absurde et horrifique. La qualité des images – le film a été tourné dans les montagnes de Megève, en Haute-Savoie -, le sens du montage en forme puzzle et les dialogues ciselés produisent un nouveau petit bijou dans la filmographie de Quentin Dupieux, qui en est déjà à son quatorzième long-métrage!
Corrosif et cruel, le cinéaste n’épargne ni les influenceurs, incarnations de la vacuité la plus totale, ni leurs followers, véritables débiles mentaux à l’image de Roméo (Karim Leklou) prêt à tout pour un selfy. Et enfin ni l’entourage de ces phénomènes de foire, à l’instar du factotum de Magaloche, Patrick Balandras (Jérôme Commandeur, irrésistible).
Le cinéaste dézingue de façon assez jouissive un star-système abrutissant nourri par des millions d’abrutis…
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