Accompagné de son père Guillaume (Vincent Lindon), Florence (Léa Seydoux) a donné rendez-vous dans un restaurant sur le bord d’une route à David (Louis Garrel) dont elle est éperdument amoureuse. David, qui veut rompre avec Florence, a quant à lui amené son ami Willy (Raphaël Quenard) à cette rencontre afin de lui proposer de séduire la jeune femme. Pendant ce temps, Stéphane (Manuel Guillot) le serveur du restaurant prépare la commande…
Le Quentin Dupieux nouveau est arrivé ! Après Daaaaaali ! et Yannick, tous deux sortis il y a à peine quelques mois, le cinéaste retrouve, entre autres, Raphaël Quenard, la personnalité la plus étonnante du cinéma français actuel qu’il avait déjà fait tourner dans l’hilarant Fumer fait tousser (2022).
Voir le trublion Raphaël Quenard évoluer avec une telle aisance aux côtés d’acteurs plus confirmés comme Léa Seydoux, Louis Garrel est Vincent Lindon est un franc régal. Le comédien confirme son immense talent dès la première scène en compagnie de son partenaire Louis Garrel, durant un long plan-séquence très dialogué, d’une durée de 13 minutes et qui a nécessité quelques 650 mètres de travelling…
Car Le Deuxième acte est un vrai film de cinéma, précis dans sa réalisation et dans l’écriture de ses dialogues au cordeau. Avec une unité de temps et unité de lieu, cette mise en abime du star-système se veut aussi comique que pathétique. Véritable jeu de massacre, le film interroge le regard du spectateur face au monde du cinéma et à sa mythologie (vedettes, décors, récits, etc.) mais aussi celui des des acteurs face à eux-mêmes (égocentrisme, besoin de reconnaissance, etc.). Grinçant et corrosif, Le Deuxième acte tombe les masques sous la délicieuse musique jazz du compositeur italien Piero Piccioni (1921-2004), issue du film Adua et ses compagnes (Antonio Pietrangeli, 1960).
S’il torpille avec drôlerie l’industrie de 7e Art, l’artisan Quentin Dupieux n’en n’est pas moins un amoureux du cinéma et de ses acteurs qui, avec ce quatuor, sont ici tous excellents auquel il faut ajouter la révélation Manuel Guillot.
Laisser un commentaire