Une jeune journaliste (Anaïs Demoustier), ancienne pharmacienne, entreprend la réalisation d’une interview, qui se transforme en documentaire, sur Salvador Dali, l’excentrique et imprévisible peintre surréaliste.

A peine remis de son succès de l’été 2023 Yannick, l’incontournable Quentin Dupieux s’attaque à un faux-biopic – mais véritable hommage – avec son étrange et baroque Daaaaaali !, un titre composé avec six fois la lettre « a » comme les cinq acteurs qui interprètent l’une des personnalités les plus fantasques du monde de l’art (Gilles Lellouche, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï et Didier Flamand).

Depuis un hôtel de la capitale, avec son interminable couloir, jusqu’au bord de la Méditerranée, Judith tente de mener à bien son travail sur le peintre, sans cesse interrompu par les excentricité et les sautes d’humeur du maître. Pressée par son odieux et tyrannique producteur (Romain Duris), épaulée par une assistante cocasse (Agnès Hurstel), la jeune femme se retrouve bien seule devant un projet qui lui échappe totalement. Ou comment l’art s’empare du réel…

Avec des clins d’œil évidents au surréalisme (le rêve dans le rêve) et à Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière bien sûr (avec Le Charme discret de la bourgeoisie, 1972) pour notamment la scène finale qui ne finit jamais, Quentin Dupieux propose dans Daaaaaali ! une expérience cinématographique ludique et esthétique, plus structurée et réfléchie qu’elle en a l’air, interprétée par une pléiade d’acteurs confirmés, dont l’hilarant Edouard Baer. L’acteur quinquagénaire, trublion et roi de l’improvisation, aussi à l’aise dans une adaptation de Diderot (Mademoiselle de Jonquières d’Emmanuel Mouret, 2018) que dans ses propres réalisations (Ouvert la nuit, 2017 ou Adieu Paris, 2022) transmet peut-être le mieux la folie et la mégalomanie de Salvador Dali.