L’enseignante Feng Wanuy (interprétée Gong Li) aura passé sa vie à attendre. Attendre les lendemains radieux de la Révolution Culturelle de Mao, attendre que sa danseuse de fille fille Dan Dan brille sur les planches et surtout attendre la libération de son mari Lu Yanshi (Chen Daoming), enfermé depuis des années dans les geôles chinoises.
« Coming home » signe le retour du célèbre duo du cinéma chinois incarné par le cinéaste Zhang Yimou et sa belle muse, qui fut également sa femme, Gong Li. Ce film, tout comme le très beau « Vivre! » (1994) dessine un portrait sombre des années maoïstes de la Chine.
Méconnaissable, la pourtant très glamour Gong Li incarne le rôle du femme vieillie avant l’heure et frappée d’amnésie. Restée comme figée dans le passé, la pauvre femme rythme sa vie à une date, celle de tous les 5 du mois, qui annonce le retour du mari… pourtant déjà rentré au bout de vingt années de prison.
Le film de Zhang Yimou brosse une Chine encore bercée de ses illusions maoïstes, où les opposants au Parti étaient traqués et enfermés. Illusions d’un retour imminent des prisonniers, illusion d’une fille danseuse qui trime en fait à l’usine, illusions d’une accordeur de piano qui ne l’est pas…
La mise en scène sobre du cinéaste d' »Épouses et concubines » plonge « Coming home » dans un drame sans une lueur d’espoir.
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