Caméra d’Or à Cannes en 2012, « révélation » du très tendance festival de Sundance, critiques élogieuses… Pour quoi? Pour un film confus, démonstratif et prétentieux.

« Les Bêtes du sud sauvage », c’est l’histoire d’une communauté d’individus, repliée sur elle-même dans une région marécageuse, attendant l’irrésistible montée des eaux. Hushpuppy a 6 ans et vit cette situation apocalyptique avec son père alcoolique. Obstinée, elle se met à la recherche de sa mère disparue dans le bayou.

L’histoire de ce groupe d’humains vivant en autarcie après une catastrophe écologique rappelle celle que narrait Robert Merle dans « Malevil » d’ailleurs porté à l’écran. Le réalisateur Benh Zeitlin raconte son histoire du point de vue de l’enfant en y introduisant une voix-off ainsi que des passages issus de l’imagination de l’enfant (les aurochs). Cette fausse-bonne idée onirique alourdit un scénario déjà décousu avec sa multitude de personnages clichés (un père alcoolique brutal mais tout de même bon, une communauté d’irréductibles au cœur gros comme ça…) Tout ça est bien lourdingue, démonstratif et sans un gramme de poésie.

Quant au traitement formel du sujet, la caméra à l’épaule est si mal utilisée qu’elle donne le mal de coeur. N’est pas les frères Dardenne qui veut.

Bref, ce pseudo conte humaniste et écologiste est un film prétentieux et brouillon, totalement surestimé par la critique. Voilà, c’est dit.