Auréolé de multiples prix consacrant son interprète et son réalisateur, « Louise Wimmer » est un film rare qui laissera son empreinte dans le cinéma français.
Ce portrait cru de Louise, une femme en situation précaire, est brossé avec intensité par le réalisateur Cyril Mennegun. Avec une nécessaire prise de distance, une maîtrise du cadre et du montage, un sens de la narration le cinéaste, dont c’est le premier film de fiction, suit sa guerrière jusqu’au bout de la lumière.
Avec pour unique bien son véhicule qui tire la langue, Louise tente de maintenir sa situation sociale en effectuant des ménages dans un hôtel et chez un particulier dans la ville Belfort. En demande de logement social, Louise est forcée de vivre dans sa voiture. Elle doit compter sur la gentillesse de son entourage, et user de débrouilles et de combines. Le tout en gardant la tête haute, refusant la parole et l’apitoiement. Rester debout, garder la tête haut et y croire, même aux pires moments de solitude.
Louise Wimmer, c’est surtout la révélation d’une immense actrice: Corinne Masiero. Durant 1h20, nous suivons ses gestes et son parcours, ses pleurs et ses rires. Entourée d’excellents acteurs (Anne Benoit en patronne de bar, Marie Kremer en femme de ménage), Corinne Masiero porte ce film et en magnifie certains passages: lors d’une soirée dans un bar avec la musique de The Pretenders, « I go to sleep » ou lors d’une transe sur fond de « Sinner Man » chantée par Nina Simone.
Le final du film est inoubliable: le visage de Louise émue par les tours HLM de Belfort, bercée par un rayon de soleil et par la chanson de David Mc Williams reprise par Rodolphe Burger « Days of Pearly Spencer ».
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