Entre « Raging Bull » et « After Hours », il y a « The King of Comedy », traduit intelligemment par « La Valse des Pantins » pour les spectateurs français. En ressortie sur les écrans de cinéma, c’est l’occasion de retrouver le duo de « Taxi Driver » pour un film moins noir, mais néanmoins empreint de folie.
Rupert Pupkin (Robert De Niro) est un comique de seconde zone, attiré par la célébrité de son maître à penser Jerry Langford (Jerry Lewis) et son émission télévisuelle culte The Jerry Langford Show. L’attendant tel un groupie partout où il se trouve, il met tout en œuvre pour que Jerry l’auditionne et lui donne sa chance sur les plateaux de télévision.
Derrière son environnement de comédie – puisque c’est dans cet univers qu’évolue les protagonistes – c’est un véritable film sur la schizophrénie que nous livre le maître Martin Scorsese, à l’époque épuisé par le tournage de « Raging Bull ». Dans les interviews qu’a donnés le cinéaste à propos de « The King of Comedy », ce dernier voulait réaliser un film plus léger, mais néanmoins rythmé. Et le résultat, brillant, est à hauteur des espérances des aficionados du tandem De Niro – Scorsese, même s’il est le film le moins connu de Scorsese.
Incarné par un démentiel De Niro, au début risible en loser mythomane, le film prend une tournure dramatique lorsque ce dernier, obstiné et fou, passe aux choses sérieuses pour accéder à son quart d’heure de célébrité. On peut voir dans « La Valse des Pantins » un écho prémonitoire de notre époque où les valeurs d’une génération se résument à la célébrité et à l’argent vite gagné. Soulignons également la belle et sobre performance de Jerry Lewis, fringuant et désabusé.
Un Scorsese à (re)découvrir.
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