L’Arbre

Après le très beau film « Depuis qu’Otar est parti », la réalisatrice revient là où on ne l’attendait pas: un film tourné en langue anglaise et situé en Australie. A première vue, l’histoire de « L’Arbre » pourrait faire hésiter certains spectateurs à pousser la porte du cinéma: Dawn, une jeune mère de famille, doit réapprendre à vivre après le décès de son mari. Mais « L’Arbre » est un film ni triste ni larmoyant. Il est tout son contraire: une formidable ode à la famille, aux enfants, à la nature, à la vie. La réalisatrice arrive à rendre crédible cette parabole de la réincarnation du père en un immense arbre (les clins d’œil au « Baron Perché » d’Italo Calvino sont succulents); mais c’est davantage les moments où Dawn et ses enfants doivent vivre sans mari et grandir sans père qui suscitent intérêt et émotion. Charlotte Gainsbourg, comme souvent, est magnifique de fragilité et d’émotion. La jeune Morgana Davies, dans le rôle de la jeune Simone, est une enfant surprenante: on gardera longtemps en mémoire son visage.