Ces derniers temps, le cinéma russe n’en finit pas de nous envoyer de petits bijoux cinématographiques, âpres et forts comme « Le dernier voyage de Tanya » ou « Sibérie Monamour« . « Portrait au crépuscule » se situe dans une veine beaucoup plus sombre, voire désespérée.

Sans révéler l’histoire, « Portrait au crépuscule », qui situe dans les banlieues de Rostov sur le Don au sud de la Russie, commence brutalement: des policiers violent une prostituée dans les bois. Marina, une jolie trentenaire et assistante sociale de son état, se fait elle aussi abuser par ces fonctionnaires corrompus. Ce viol déclenche en elle un dégoût irrévocable de l’humanité, à commencer par son proche entourage (un mari faible et intéressé par la fortune de son père), son travail (la misère sociale russe défile dans son bureau) et une société russe machiste, alcoolique et vouée à sa perte.

Le tableau brossé par les scénaristes (la réalisatrice de ce premier long-métrage Anguelina Nikonova et son actrice principale Olga Dykhovitchnaia) est sans appel: rien ni personne ne pourra contenir la misère de ce pays; pas même les enfants… Sans espoir, c’est le constat que fait Marina (superbement interprétée par la sublime Olga Dykhovitchnaia) qui décide de se venger de son agresseur, mais pas comme on aurait pu le penser.

Troublant et désenchanté, « Portrait au crépuscule », filmé avec une économie de moyen, n’en demeure pas moins un très beau film, irradié par son actrice principale Olga Dykhovitchnaia.

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