Fatima élève seule ses deux grandes filles et finance leur éducation en travaillant dans des entreprises de nettoyage ou pour des particuliers. Cette mère qui vient du « bled » ne parle quasiment pas la langue du pays qui l’a accueillie il y a quelques années plut tôt; ses filles nées sur le territoire ne s’exprimant quant à elle exclusivement que dans la langue de Molière.
Ce portrait d’une femme ordinaire survivant dans sa banlieue lyonnaise est en fait le plus beau cadeau que le cinéma puisse offrir à cette génération qui s’est sacrifiée pour voir ses enfants grandir et prendre le fameux « ascenseur social ». Philippe Faucon filme avec beaucoup de pudeur et d’admiration sa belle héroïne – puisque c’en est une – qui n’a pour seul objectif l’envol et l’épanouissement de ses enfants dans un monde où l’éducation est la porte principale vers l’intégration; enfants qui sont à la fois fiers et honteux de leurs parents et de leurs racines. Les deux filles sont fougueuses, belles et battantes, elles sont justement interprétées par la très jolie Zita Hanrot et par Kenza Noah Aïche.
Ce film fort d’un cinéaste discret est la plus beau récit d’une génération d’immigrés qui compose aujourd’hui le beau terreau de la France. Philippe Faucon signe une oeuvre humaniste qui devrait être vue par tous ceux qui doutent de ceux venus d’ailleurs, de leur différences et leurs richesses. Soria Zeroual incarne magnifiquement Fatima qui tire son histoire d’un récit autobiographique de Fatima Elayoubi.
[…] grandes perdantes de notre société dite moderne. On pense par exemple au récents « Fatima » , « La Belle saison » ou « Vierge sous […]