Fraîchement mariée à un Lord plus âgé et au caractère brutal, Katherine se morfond dans sa vaste maison perdue dans la campagne anglaise. Son mari absent, elle cohabite avec son irascible beau-père et leurs domestiques à la fois dévoués et terrorisés. Dans cette Angleterre rurale de la fin du 19ème siècle et dans un monde dicté par les hommes, Katherine va pourtant découvrir les plaisirs de la chair auprès de Sebastian, le palefrenier du domaine.
Premier film du metteur en scène William Oldroyd, « The Young Lady » est une adaptation dans l’Angleterre du roman russe « Lady Macbeth du district de Mtsensk » écrit par Nikolai Leskov en 1865. Le cinéaste a transposé l’action du récit en Angleterre. Il offre d’ailleurs de magnifiques plans extérieurs qui ont été captés dans le comté de Northumberland et dans la ville de Durham.
Dans ce huis-clos étouffant, seule la nature offre un peu de liberté à Katherine. La jeune femme désillusionnée n’a comme horizon que la beauté du paysage et des éléments qui vont ensuite céder la place à celle de la passion, incarnée par Sebastian. Quitte à supprimer tous les obstacles qui empêcheraient de la vivre.
Le magnifique film de William Oldroyd est sec comme un coup de trique: pas de fioritures ni d’artifices mais une radicalité bienvenue de la mise en scène sans jamais tomber dans la théâtralisation. On pense aux films de Michael Haneke, une éprouvante scène de crime rappelle d’ailleurs « Amour« .
La malheureuse Lady Katherine est interprétée avec justesse par Florence Pugh, étonnante de froideur et de cynisme masqué. L’épouvantable beau-père – un numéro à lui tout seul – est joué par le génial Christopher Fairbank. Quand aux deux hommes de la Lady, c’est Cosmo Jarvis (Sebastian) et Paul Hilton (Alexander) qui également interprètent parfaitement leurs rôles.
Plus qu’une chronique meurtrière, « The Young Lady » pose la question de la condition féminine, un sujet malheureusement très actuel au vu d’un retour effrayant des rigoristes religieux, et de son affranchissement.
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