Le Coppola nouveau est arrivé et on n’attendait pas le grand maître, auteur du film le plus démesuré de l’histoire du 7ème Art (« Apocalypse Now »), dans ce tournant-là: film de vampires, caméras numériques, tout petit budget, etc. Copolla a écrit, mis en scène et produit ce drôle de « Twixt »: il faut donc laisser de côté les préjugés formels et le regarder sous un angle plus personnel.
Série B ou film expérimental? Un peu des deux: on se croirait à la fois dans un nanar des années 80, avec un Val Kilmer bouffi et repêché on ne sait d’où, et dans un film à la « Twin Peaks », mélangeant l’onirisme et le fantastique (accompagné par de très beaux morceaux atmosphériques de Osvaldo Golijov et pop-gothic de Dan Deacon)
C’est laid et beau à la fois, drôle et poétique et somme toutes très attachant. Val Kilmer, décomplexé, chausse les bottes de Hall Baltimore, un écrivain has-been et alcoolique qui s’égare dans un bourg de l’Amérique profonde. En enquêtant sur le meurtre d’une jeune fille, les fantômes de son propre passé (et de celui du cinéaste) vont ressurgir.
On adhère (ou pas) à ce film totalement décomplexé et libéré des standard formels que le cinéma nous habitue. Autour d’un Val Kilmer épatant, trois immenses acteurs sont stupéfiants: d’abord la toute jeune Elle Fanning, diaphane et innocente. Ensuite le pasteur interprété par Anthony Fusco (assez terrifiant). Enfin l’irrésistible Bruce Dern en sheriff totalement déjanté.
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