Première moitié d’une longue fresque sous forme de diptique, « Gangs of Wasseypur Partie 1 » est un véritable voyage mafieux dans les bas fonds du sous-continent Indien. Pour son 8e film, Anurag Kashyap nous gratifie d’un film d’action dans la pure tendance Bollywood.
L’intrigue débute à la veille de l’indépendance Indienne et se poursuit jusqu’aux temps actuels. La région du Wasseypur est en proie à des guerres de clans, avec pour motivation le monopole de l’extorsion des ressources locales. La nationalisation des mines dans les années 1950 va installer un nouveau type de mafieux dans ce décor : les industriels politiciens qui, eux aussi doivent lutter pour conserver l’exploitation des biens et du peuple par la même occasion. Sur fond de mondialisation et de magouilles politiques, ce film retrace le désir de vengeance de Sardar Khan (Manoj Bajpai) qui entend bien faire payer le ministre Ramadhir Singh (Tigmanshu Dhulia) pour le meurtre de son père, lui-même gangster local dans les années 1960.
La beauté ce film, c’est d’abord de nous dépeindre la société Indienne dans son plus simple élément, entre humour et tragédie : le héros à l’appétit insatiable pour les femmes qui entend bien respecter le commandement musulman de la polygamie, sa femme Nagma ( la ravissante Richa Chadda) qui incarne à la perfection la fierté maternelle orientale ; ou bien ce ministre pourri qui ne supporte plus les déboires de son fils l’incapable.
Mais le point fort de ce film, puisque c’est un film d’action, c’est de nous offrir un ensemble hyper rythmé (malgré une durée de 2h40 tout de même), de la truanderie à foison, des vrais tueurs avec en prime ce côté crasseux des bidonvilles indiens.
On retrouve bien tous les codes propres au film de gangster, qu’il soit américain (King of New York d’Abel Ferrara), brésilien (La Cité de Dieu) ou coréen (The Murderer), où on se prend une balle pour un mot de travers, où le méchant fascine, où le banditisme devient religion. Le tout multiplié par 10, syndrome des Indes oblige.
L’attente sera longue jusqu’au 26 décembre, pour le second volet (critique ici).
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