Une fois encore, le jeune cinéma israélien nous envoie, après les récents « L’Institutrice » , « Le Procès de Viviane Amsallem » ou « Epilogue » pour ne citer qu’eux, un film d’une grande force et d’une maîtrise impeccable. Jusqu’où peut-on aller pour protéger sa sœur, handicapée physique et mentale, du monde extérieur ? C’est le thème de ce premier film d’Asaf Korman, co-écrit avec son interprète principale, Liron Ben Shlush, qui est aussi sa compagne à la ville.
Chelli est une jeune et jolie femme qui travaille dans un lycée et élève seule sa sœur Gabby. Cette dernière est dépendante entièrement de son aînée qui, pour la protéger, l’isole du monde extérieur et rechigne à se faire aider par une institution spécialisée. Elle va jusqu’à l’enfermer dans l’appartement familiale pendant ses sorties professionnelles. Mais qui a le plus besoin de l’autre dans cette relation sororale extrême?
Le film d’Asaf Korman a été écrit d’après les souvenirs de sa compagne, elle-même sœur d’une handicapée. « Chelli » reste cependant une fiction ancrée dans les faubourgs d’une grande ville qui aurait pu se passer ailleurs qu’en Israël. C’est une réflexion sur l’amour d’une sœur, l’engagement et le don de soi. C’est surtout un film magnifique, qui évite tout pathos, et offre un plan final d’une belle intensité.
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