L’affiche et le titre du premier film de Thomas Cailley pourraient laisser présager un film de guerre ou, du moins, à un film se situant au sein de l’armée. C’est vrai et faux à la fois. La guerre, c’est celle à laquelle se livrent deux jeunes adultes, Madeleine (Adèle Haenel) et Arnaud (Kevin Azaïs), pour affronter un monde angoissant, fait de chômage, de crise et d’un avenir plus qu’incertain. Quant à l’armée, elle va participer à l’aventure humaine de nos deux héros, à mille lieux des archétypes de portraits d’une jeunesse française qu’on veut bien nous raconter, dans les médias ou au cinéma.
Plusieurs chapitres ponctuent ce film surprenant entre humour corrosif et film initiatique: le premier volet voit la rencontre musclée entre Madeleine, belle plante et garçon manqué, et Arnaud, doux et attentionné. L’une méprisante et violente, l’autre fasciné et amoureux. Le deuxième chapitre est un passage assez hilarant au sein d’un camp de l’armée. Le dernier chapitre des « Combattants » est une immersion où nos deux héros vont devoir affronter le réel: non pas le monde professionnel et les grands plateaux en open-space, mais la forêt des Landes et sa nature sauvage…
Porté par une belle musique du trio HiTnRun (Lionel Flairs, Benoît Rault et Philippe Deshaies) et par une réalisation entre humour grinçant et naturalisme poétique, « Les Combattants » est une comédie rare et revigorante. Adèle Haenel confirme, après Suzanne et L’Homme qu’on aimait trop de Téchiné, un talent à part: tant de douceur et de sensualité derrière cette carapace…
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