Lorsque la nuit tombe à Los Angeles, une curieuse population de journalistes rôde au cœur de la ville, à l’affût du moindre faits-divers d’une ville rongée par le crime. Armé d’une caméra et connecté aux fréquences radio de la police pour voler et vendre l’image la plus choquante, l’un d’eux dépasse toutes les limites.
Lou Bloom (Jack Gyllenhaal) est ce drôle de chacal qui n’hésite pas à filmer un accidenté plutôt que de le sauver, à éliminer un concurrent cameraman pour mieux régner sur la ville et même à organiser une arrestation des plus sanglantes pour avoir la primeur de l’image. Premier film de Dan Gilroy « Night call » pose de façon terrifiante la représentation de la violence sur les écrans. Certes, Lou Bloom est clairement le genre de type paumé et psychopathe pour cette sale besogne, mais il reste cependant très lucide, entretenu dans sa folie grâce aux copieux chèques que les chaînes de télévision locales lui donnent pour ses reportages monstrueux.
Jack Gyllenhall a visiblement pris à cœur l’interprétation de ce personnage dénué de la moindre once d’humanité. Amaigri, le teint cireux et le regard halluciné, l’acteur – également producteur du film – y est méconnaissable. Autour de lui, de peu reluisants personnages se nourrissent de ces images chocs destinées à augmenter l’audimat: Nina la productrice (Rene Russo) et Joe le cameraman (Bill Paxton) mangent également de ce peu goûteux pain-là. L’image est glauque, la tension réelle, la bande-son très électro pour un sujet totalement écœurant… Le film ne s’enfonce pas dans un voyeurisme malsain mais laisse cependant le goût amer d’une triste humanité.
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