Lorsqu’un drame familial tourne au thriller et au film noir, on ne peut que s’enchanter du pitch que nous propose le jeune cinéaste Arthur Harari, dont c’est le premier et brillant long-métrage. « Diamant noir » figure comme l’excellente surprise d’un genre trop souvent confiné à des poncifs que le cinéma français ne sait hélas que trop peu dépasser.
Diamant noir commence à Paris, lors de l’enterrement du père de Pier (Niels Schneider) qui découvre une partie de sa famille dont son oncle et son cousin et certains secrets jalousement gardés, notamment la prolifique industrie que la famille possédait dans le négoce de diamant. La vengeance du jeune homme, qui estime ne pas avoir reçu la part du gâteau familial, va le mener à Anvers dans le cercle très fermé des diamantaires, dans les ateliers de taille de la pierre précieuse et dans les sociétés de négoce.
Le visage taillé à la serpe, Niels Schneider est l’incarnation épatante du jeune homme blessé et déclassé, décidé à venger son père qu’il n’a cependant que peu connu. S’infiltrant chez son oncle, il va affronter sa famille mais se laisser séduire par cette nouvelle vie dont le diamant est l’incarnation de la beauté, la taille de la pierre celle du travail parfait.
La famille du jeune homme est dirigée par la poigne de fer du du puissant patriarche Joseph Ulmann (l’excellent et charismatique Hans-Peter Cloos) assisté de son rejeton névrosé Gabi (August Diehl). Dans cet univers d’hommes, une femme fragile se débat et illumine la solitude de Pier: Luisa. Elle est jouée par la racée et fascinante Raphaële Godin qui brillait dans les « Choses Secrètes » de Jean-Claude Brisseau.
Cette histoire familiale de diamantaires juifs vire au meilleur du polar comme Alain Corneau savaient les réaliser. La mise en scène est effectuée avec brio et le film emmené par une ritournelle entêtante et magique d’Olivier Marguerit. « Diamant noir » a reçu le Prix Spécial du Jury au Festival du film policier de Beaune: c’est parfaitement mérité.
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