Et voici qu’Arnaud Desplechin revient avec son alter ego Paul Dédalus, tel un François Truffaut avec son Antoine Doinel. Sauf que dans « Les Fantômes d’Ismaël » , Dédalus est au second voire troisième plan. C’est bien d’Ismaël, interprété par le névrotique Mathieu Amalric, dont il est question dans cet opus-là.
Alors qu’une sympathique relation amoureuse se noue entre Ismaël et Sylvia (Charlotte Gainsbourg), l’arrivée de Carlotta (Marion Cottilard), la femme d’Ismaël disparue dans la nature il y a plus de vingt ans, perturbe durablement le couple. Et le spectateur à qui est infligé un pénible spectacle à la je t’aime moi non plus.
Quelques moments amusants (la rencontre Ismaël-Sylvia) ou sensibles (le retour de Carlotta) ne sauvent pas vraiment un film narcissique dont on se désintéresse totalement très vite. Mathieu Amalric s’enferme dans son personnage névrosé aux yeux exorbités, Marion Cottilard passe sans grâce. Seule Charlotte Gainsbourg émeut.
Même de grands comédiens comme Alba Rohrwacher, Hippolyte Girardot ou Laszlo Szabo déçoivent tant leur jeu est incontrôlé. Ajoutez un film dans le film façon thriller où Paul Dédalus (Louis Garrel) joue les espions en Asie Centrale et à Prague et vous perdez le peu d’estime que vous aviez pour ces Fantômes. Mieux vaut se replonger dans l’émouvant « Trois souvenirs de ma jeunesse »…
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