Dans les années 1350, l’artiste chinois Huang Gongwang réalise une vaste peinture en lavis intitulée « Séjour dans les Monts Fuchun » qui représente, lorsqu’on déroule les rouleaux de papier de 6 mètres de long, la cité logée au pied des montagnes bordées par un large et paisible fleuve. Ce peintre est originaire de Fuyang, la ville natale du cinéaste Gu Xiaogang, dans la province du Zhejiang. C’est dans cette ville en pleine transformation, qui accueillera les Jeux asiatiques de 2022, que se situe l’action du premier et somptueux film du cinéaste trentenaire.
Pour le soixante-dixième anniversaire de leur mère, quatre frères réunissent leur famille dans le restaurant de l’aîné afin de célébrer la matriarche. Mais lorsque la mère subit une attaque cardiaque, la cellule familiale éclate: les histoires d’argent émergent et les jalousies remontent à la surface. C’est l’heure également où les petits-enfants de Mum (Du Hongjun) veulent rompre avec leurs parents et privilégier l’amour plutôt que les accommodements familiaux.
Se déroulant sur plusieurs saisons, « Séjour dans les Monts Fuchun » est une oeuvre qui, comme le fleuve – véritable personnage du film, s’écoule tels les panneaux de la vie. Avec une maîtrise impressionnante du cadre et des prouesses techniques comme un long plan-séquence filmé depuis le fleuve, le film de Gu Xiaogang est une sensible et émouvante évocation du temps qui passe dans une ville en pleine mutation.
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