En Corse, Joseph Cardelli (Alexis Manenti), un éleveur de chèvres sur le littoral, refuse de céder ses terres à un entrepreneur local (Michel Ferracci). Tombant dans un engrenage de violence, Joseph est poursuivi par la mafia locale.
Après les errances nocturnes d’un chauffeur de VTC dans la capitale, illuminant son sublime premier long-métrage La Nuit venue (2020), Frédéric Farrucci revient sur son île familiale pour évoquer l’histoire véridique d’un berger installé entre Bonifacio et Porto-Vecchio, Joseph Terrazzoni. Le cinéaste à complété son récit en y intégrant le pouvoir de la mafia locale et la corruption des élus, rendant constructibles des terrains protégés, permettant ainsi la bétonisation du littoral. Joseph Terrazzoni, qui joue ici le rôle d’un vieux berger, ne rappelle t-il pas qu’avant la prolifération du tourisme, les terrains du littoral, dont les filles héritaient, étaient moins valorisés que les terres montagnardes, favorables à l’élevage et à la culture.
L’affaire du berger résistant, figure héroïque bientôt surnommée « Le Mohican », se propage à l’intérieur de l’île de Beauté et sur les réseaux sociaux grâce à sa nièce Vannina (très convaincante Mara Taquin). A la fois polar et western, Le Mohican suit la fuite dans le maquis d’un homme intègre, piégé par le système mafia. C’est grâce à la connaissance de la montagne, superbe, et à l’entraide de la population locale qu’il devra sa survie.
C’est Alexis Manenti, révélé dans Les Misérables (Ladj Ly, 2029) et Le Ravissement (Iris Kaltenback), qui incarne le rugueux Joseph Cardelli. Mélange de puissance et de douceur, l’acteur qui parle également le corse, porte ce film exigeant qui interroge le rapport d’une population insulaire à la violence, dans la lignée des récentes productions made in Corse telles Borgo, (Stéphane Demoustier) A son image (Thierry de Peretti) ou Le Royaume (Julien Colonna, 2024).
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