Corse, début des années 1980. Antonia (Clara-Maria Laredo), jeune photographe, intègre le journal Nice-Matin. Elle tombe amoureuse de Pascal (Louis Starace), un militant nationaliste engagé dans la lutte armée.

Talentueux réalisateur des Apaches (2013) et d’Une Vie violente (2017), Thierry de Peretti explore son île natale avec, pour cette nouvelle réalisation, un scénario adapté d’un roman, celui éponyme de Jérôme Ferrari sorti en 2018 chez Actes Sud. Le cinéaste ajaccien aborde le FLNC (Front de Libération Nationale de la Corse) et sa violence du point de vue de la jeunesse, en particulier celui des femmes.

À travers le double regard d’Antonia, celui de la photographe mais aussi celui de la « femme de », À son image suit sa jeune héroïne dans son cheminement personnel, avec ce qu’il comporte de doutes et de désillusions. Personnage à la fois dedans et dehors – avec son compagnon et ses amis d’enfance mais en retrait de leurs luttes -, la jeune femme adopte une distance amère qui la rend fragile et forte à la fois.

Loin des films où la Corse était également l’un des personnages principaux – De Grandes espérances (Sylvain Desclous, 2024) ou Le Retour (Catherine Corsini, 2023) -, À son image brosse, sur une période de deux décennies, une génération de jeunes gens, avec leurs complexités et leurs désenchantement. Voix-off et images d’actualités permettent de mieux comprendre les aspirations d’une jeunesse embarquée dans la violence.

Beau personnage féminin mélancolique incarné par la révélation lumineuse, l’actrice Clara-Maria Laredo, le film de Thierry de Peretti, qui incarne le rôle du prêtre, bénéficie d’une réalisation sobre – plans fixes, hors-champs, ellipses… – et d’un rythme fait de ruptures, entre scènes d’actions et réflexions sur la violence.