Dans la somptueuse villa corse de son père, Antoine (Benjamin Lavernhe) et sa compagne Madeleine (Rebecca Marder) révisent l’oral de l’ENA. Ces jeunes ambitieux voient leur brillante route entravée lorsque un accident survient pendant leurs vacances. De retour sur le continent, le couple se déchire. Puis se retrouve dans la politique où ils assistent chacun deux personnalités de bords opposés (Emmanuelle Bercot et Thomas Thévenoud).

Pour son nouveau film de fiction après Vendeur (2016), Sylvain Desclous nous propose dans De Grandes espérances une œuvre qui mêle trois genre: le film politique, le  thriller et une liaison amoureuse. Avec un récit qui explore les ambitions de deux jeunes étudiants issus de milieux opposés – Antoine vient de la grande bourgeoisie lyonnaise, sa compagne Madeleine est boursière – le cinéaste réussit une œuvre haletante interprétée par d’excellents comédiens: en tête, la lumineuse Rebecca Marder, révélée dans Une Jeune fille qui va bien (Sandrine Kiberlain, 2022) et Mon crime (François Ozon, 2023), qui passe de la jeune étudiante à la brillante et déterminée assistante politique de Gabrielle Dervaz (Emmanuelle Bercot), ancienne secrétaire d’Etat en passe de devenir ministre. La jeune actrice y est très convaincante.

Face à elle, Benjamin Lavernhe qu’on a vu dans Curiosa (Lou Jenet, 2019) et l’excellent Le Sixième enfant (Léopold Legrand, 2022) ainsi qu’une pléiade d’acteurs, en particulier l’immense et charismatique Marc Barbé, révélé dans Sombre (Philippe Grandrieux, 1998).

Avec son passionnant scénario qui nous plonge dans l’intimité de la vie politique, où les convictions et les ambitions personnelles ne font pas forcément bon ménage, De Grandes espérances est une réussite du genre – le film politique – qu’on a souvent vu didactique.