Paris, 1897. En ce siècle finissant, Marie, benjamine de homme de lettres et conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal José-Maria de Heredia, est contrainte d’épouser le poète Henri de Régnier. Pourtant, le cœur de Marie – à moins que ce soit son désir sexuel – est irrésistiblement tourné vers l’ami d’Henri, l’écrivain Pierre Louÿs. Devenue la maîtresse du futur auteur de « La Femme et le pantin » , Marie est initiée aux jeux sexuels et à la photographie érotique. Mais Marie se heurte bientôt à une autre femme, la belle Zohra.
Pour son premier long-métrage de cinéma, la cinéaste Lou Jeunet s’est imprégnée de la correspondance de Pierre Louÿs ainsi que de ses archives photographiques. De ses clichés érotiques – l’homme a laissé de nombreuses archives minutieusement classées – et des écrits des deux amants, Lou Jeunet en a tiré cet élégant « Curiosa » au charme délicieusement suranné. Mais point de naphtaline dans cette oeuvre à la fois ambitieuse et sulfureuse: l’énergique mise en scène et la musique électronique d’Arnaud Rebotini enrobent d’un prisme contemporain ce récit de passions érotomanes.
La sensuelle Marie de Heredia est interprétée par Noémie Merlant, une révélation, qui offre son corps brûlant à un Pierre Louÿs campé par l’excellent Niels Schneider, découvert dans « Diamant noir » et le récent « Un Amour impossible« . Malgré un léger essoufflement à la fin de « Curiosa » et un double-sujet (la littérature et la photographie) pas assez exploité; on ne résiste pas aux charmes d’un film original.
Laisser un commentaire