Anne Fontaine, brillante réalisatrice qui tisse un chemin singulier dans le cinéma français – entre film intime et grand public, réussit le pari du biopic. Au lieu de raconter platement la vie de Chanel, Anne Fontaine se focalise sur les ambitions et les sentiments de la jeune Gabrielle, avide de conquérir le tout-Paris des années 20 et 30. C’est le trio amoureux (Chanel, Balsan, Capel) et les différences de classes sociales que la réalisatrice a choisi de raconter. Sur les jolies mélodies du prolifique Alexandre Desplat (successeur de Maurice Jarre?), Audrey Tautou, fragile et forte à la fois, se fond littéralement dans le personnage de Coco et Benoît Poelvoorde surprend de plus en plus depuis « Entre ses mains » et « Cowboy ». Un très bon moment de cinéma, une époque joliment reconstituée et une belle intrigue amoureuse.
Nul doute qu’Alexandre Desplats soit un brillant mélodiste. Il me semble que le chemin est néanmoins long avant qu’il n’atteigne le sommet du sublime Maurice Jarre, réel compositeur. Et il est intéressant de déjà pouvoir mettre en parallèle tout ce qu’avait composé Maurice Jarre, à l’âge de Desplats, pour le théâtre, la radio, les concerts, le cinéma, les ballets… du TNP de Vilar à Lawrence d’Arabie… De 1951 à 1962 !