C’est un petit coin paisible de méditerranée proche de Marseille et connu des seuls initiés: la calanque Méjean. Un cul de sac surplombé par le pont ferroviaire et que l’auberge Le Mange-Tout anime en cette morte saison.
C’est le décor qu’a choisi Robert Guédiguian pour réunir sa troupe dans ce qui est son vingtième film.
Un paysage qu’il avait déjà filmé en 1985 dans « Ki lo sa »: une séquence de ce film est même intégrée dans « La Villa » et replonge le spectateur trente ans auparavant avec, déjà, le trio d’acteurs de « La Villa »: Ariane Asacaride, Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin.
Dans ce nouveau film, Robert Guédiguian explore les désillusions d’un monde et d’un idéal disparus: les petites gens dans une vie centrée autour d’un idéal commun, celui de vivre ensemble.
La maladie du patriarche réunit ses enfants Angèle (Ariane Ascardie), Joseph (Jean-Pierre Darroussin) et Armand (Gérard Meylan): ces derniers doivent décider notamment du destin de la maison familiale de Méjean.
Quand les uns veulent perpétuer la tradition familiale, les autres souhaitent fuir ce lieu rempli de trop douloureux souvenirs.
Le cinéaste marseillais n’est jamais dans la nostalgie. Même s’il fait dire à un de ses protagonistes que « c’était mieux avant », il regarde vers l’avenir; en particulier vers des sentiments amoureux naissants ou vers de l’entraide aux réfugiés égarés.
Ce vingtième film de Robert Guédiguian est loin des fictions dramatiques pétries de bons sentiments comme on pourrait le craindre. Cet opus-là défend au contraire les beaux et nobles sentiments des femmes et hommes universalistes.
« La Villa » est un film intense sur la famille, le temps qui passe et l’empreinte qu’on laisse à nos enfants dans ce monde de troubles.
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