Sarah Loreau (Eva Green) est choisie pour faire partie du programme spatial « Proxima » qui prévoit, durant une année entière, une mission qui réunit deux autres astronautes dans la station internationale. Seule femme de l’équipe, Sarah partage l’entrainement intensif du programme avec l’américain Mike (Matt Dillon) et le russe Anton (Alexeï Fateev). Sarah prépare également sa fille de huit ans, Stella, à la prochaine séparation physique que le compte à rebours rappelle régulièrement. Pourtant dotée d’un mental d’acier et entraînée aux situations les plus critiques, Sarah accepte douloureusement la séparation de la chair de sa chair.
Ambitieux et émouvant, « Proxima » est le fruit de l’imagination de la talentueuse Alice Winocour, une cinéaste découverte en 2012 avec « Augustine », une oeuvre originale qui traitait la maladie de l’hystérie découverte par le médecin Charcot. Ici, c’est la séparation, toutes les séparations, qui est au cœur du sujet de « Proxima ». Séparation d’une mère avec sa fille Stella pendant un an de leurs vies communes, comme un prémisse pour cette dernière de l’adolescence et de l’âge adulte. Séparation avec la langue maternelle, le français, pour une autre, l’allemand paternel.
Porté par le jeu froid et distant – mais intense – d’Eva Green, « Proxima » est une oeuvre terriblement intime et attachante d’une femme écartelée entre la mission de sa vie – elle rêvait petite fille de devenir astronaute – et le fruit de ses entrailles. « Ce n’est pas le départ qui est le plus douloureux, c’est le retour, où la vie a continué sans toi » comme le rappelle à Sarah son collègue russe. Le spectateur ému assiste quant à lui à cette préparation à la vie spatiale où les sentiments, les émotions, les baisses de régime semblent proscrits.
Le grand compositeur japonais Ryuichi Sakamoto compose la bande son du film d’Alice Winocour qui signe un beau film sur l’espace… mais bien ancré sur la Terre dont le cœur palpite intensément.
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