Sorti sur le petit écran britannique en 1981, The Appointment n’a jamais été diffusé en France. C’est désormais chose faite pour cet étrange film d’angoisse, entre-temps devenu culte, qui bénéficie cette fois des honneurs du grand écran grâce aux Films du Camelia.

Parents de Joanne (Samantha Weysom), une adolescente de 14 ans, Ian et Dianna (Edward Woodward et Jane Merrow) vivent dans un pavillon cossu de la banlieue londonienne. Alors que le concert de fin d’année de la jeune violoniste est prévu, Ian doit se rendre en automobile à un voyage professionnel, ce qui contrarie fortement l’adolescente. Animé d’un sentiment de culpabilité qui vire à l’angoisse, le père de famille rêve de son propre accident de voiture.

Assistant-réalisateur au sein de la Hammer Film, Lindsey C. Vickers réalisait au début de la décennie 1980 ce premier téléfilm qui devait déboucher sur une série de plusieurs opus. Il n’en fut rien, The Appointment est l’unique réalisation de son auteur né en 1940. Pourtant, ce récit troublant d’un père et de sa fille enfermés dans un complexe d’Electre, dont on s’interroge si une relation incestueuse a lieu, est relaté sous le prisme de la peur. Les terreurs de ce père de famille, contraint de manquer le concert de sa fille, annoncent sa mort inéluctable que des esprits malveillants semblent orchestrer.

Si la réalisation au scalpel joue brillamment avec le temps et le montage est effectué savamment, The Appointment, malgré quelques séquences poussives appuyées par une bande-son omniprésente de Trevor Jones, est bien une perle de la série B d’angoisse qu’interprètent le trio de comédiens, en particulier Edward Woodward et l’étonnante Samantha Weysom dans le rôle de  l’adolescente possessive et ambigüe.