A peine la vingtaine et doté d’un drôle de prénom, Juste (Thimotée Robart) est mortellement fauché lors d’une escapade nocturne sur une voie ferrée désaffectée. Mais au lieu de rejoindre les trépassés, le jeune homme erre, comme en état de transition et invisible de tous, dans les rues et les parcs de la capitale. Seule Agathe (Judith Chemla), une jeune femme, est en mesure d’entrer en contact avec lui. Une aventure amoureuse débute entre Agathe et son fantôme.

Le premier film de Stéphane Batut, comme dans « L’Aventure de Madame Muir » (1947), reprend la trame d’un amour impossible entre une femme – veuve dans le chef d’oeuvre de Mankiewicz, mère célibataire dans celui de Batut – et son fantôme. Entre rêve et réalité, « Vif-argent » suit les errances de Juste qui semble bénéficier d’une permission parmi les mortels avant de rejoindre l’au-delà. Sa dernière mission, tel Charon transportant sur sa barque les morts sur le Styx, est d’amener les morts vers une mystérieuse femme en blouse blanche.

Tourné à Paris dans le quartier des Buttes-Chaumont, « Vif-argent » transporte son univers nostalgique à travers le personnage de Juste, joliment interprété par Thimotée Robart. La présence lumineuse de Judith Chemla inonde ce premier film qui bénéficie d’un scénario original quelque peu alambiqué, ce qui casse la fluidité du récit. Saluons tout de même ce long-métrage étonnant, tourné souvent dans un Paris noctambule, doté d’un casting impeccable.