Que de coïncidences chez les nouveaux voisins de Martin, ancien cadre parisien installé dans un village de Normandie et reconverti dans la boulangerie paternelle: ils s’appellent Gemma et Charles Bovery et semblent tous deux prendre la voie dangereuse des personnages du roman de Flaubert.
Après les sulfureuses « Perfect mothers » australiennes, la très prolifique Anne Fontaine revient en France avec cette trop gentille comédie portée par l’irrésistible Fabrice Luchini, cabot à souhait. Il est quasiment l’intérêt du film à lui tout seul, même si son métier de boulanger dans le film reste peu crédible. Mais qu’importe, le personnage qu’il incarne, subjugué par la délicieuse Gemma (Gemma Arterton), est à la fois touchant et hilarant. Sa libido est soudainement revigorée par cette créature sensuelle et libérée. L’actrice Gemma Arteton, la Tamara Drew au short de jean moulant du film de Stephen Frears, avec plastique charnelle et son charme fou, a tout de la belle plante sensuelle.
Il y a du cynisme dans le film d’Anne Fontaine, adapté d’une bande dessinée de Posy Simmonds (auteur également de « Tamara Drew ») , mais pas assez pour en faire une comédie grinçante et méchante comme on aurait aimé qu’elle le soit…
« Gemma Bovery » est tourné à Saint-Leu-la-Forêt sur les lieux même où Claude Chabrol avait réalisé sa « Madame Bovary » (1991) incarnée par Isabelle Huppert.
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