Laura vient d’atteindre ses vingt-ans. Fille unique d’un couple de la bourgeoisie italienne, la séduisante jeune femme ne peut résister à la pression du mariage que lui impose son milieu. C’est finalement Franco, un flirt sans passion, qui lui ravit sa main. Laura entame la voie vers la désillusion, enchaînant les amants et brûlant à toute vitesse sa vie de jeune femme.
Le film en version restaurée de Nicolo Ferrari, aujourd’hui âgé de quatre-vingt dix ans, mérite largement, en cette période estivale, de pousser la porte des salles obscures. D’abord parce que « Laura nue » n’a tout simplement jamais été distribué en France lors de sa sortie en 1961. Ensuite parce que le thème du film est d’autant plus actuel aujourd’hui qu’il l’était il y a soixante ans: l’émancipation et l’épanouissement de la femme dans nos sociétés contemporaines.
Laura n’est pas ce genre de femme qui croit au prince charmant: c’est une femme exigeante qui souhaite l’amour le plus pur, la liberté la plus totale. La quête du bonheur est bien la voie ardue qu’elle poursuit, se heurtant à la veulerie masculine et à l’hypocrisie bourgeoise. Laura est une femme qui aime le plaisir avec les hommes et déteste l’ennui jusqu’à vivre dans la plus totale des désillusions.
Avec ses yeux de biche et son regard triste. c’est la très sensuelle Giorgia Moll qui incarne Laura. L’actrice ne fait pas de son personnage une gentille sotte mais une jeune femme, entourée de parents aimants, encore bercée des illusions de son enfance et refusant les conventions et les mensonges.
Nicolo Ferrari, qui fut un an auparavant l’assistant de Mauro Bolognini sur « Le Bel Antonio » , offre une film subtil sur l’émancipation de la femme et le plaisir de la sexualité. Dans un noir et blanc tourné à Vérone, le film de Nicolo Ferrari fait partie de ces œuvres précurseurs, à l’instar de « Je la connaissais bien » (1965) de Antonio Pietrangeli, qui suit le parcours d’une femme libre.
Saluons le travail de ces distributeurs, ici Théâtre du Temple Distribution, qui permettent de découvrir sur le grand écran de véritables chefs d’œuvres.
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