Venu présenter La Rencontre (1996) lors des 50 ans du cinéma parisien Saint-André-des-Arts, Alain Cavalier commence par remercier Roger Diamantis, le fondateur du cinéma, qui a accepté à l’époque de programmer ce film hors-norme. A part Roger Diamantis, aucune salle ne veut de cet étrange journal intime cinématographique, alors que sort la même semaine sur les écrans le blockbuster Independence day. Prévu pour ne rester seulement quelques semaines à l’affiche de la salle du Quartier latin, La Rencontre y est maintenu durant une année! Cet épisode est également relaté dans le bel ouvrage sorti pour les 50 ans et que le cinéaste a préfacé, Le Saint-André-des-Arts, désirs de cinéma depuis 1971.
Dans La Rencontre, « le filmeur » Alain Cavalier y relate – avec sa petite caméra et en son direct – sa nouvelle vie avec celle qu’il vient de rencontrer, Françoise Widhoff. Dans l’appartement parisien de Françoise ou au bord de l’océan, parmi les oiseaux de passage ou en compagnie de son chat, la vie de sa compagne nous est distillée par petites touches pointillistes où surgissent l’émotions et les petits bonheurs. On apprend aussi que Françoise a perdu son père à l’âge de huit ans ou qu’elle a subi adolescente un attouchement sexuel traumatisant et enfoui – la vague metoo n’est pas encore arrivée. On découvre un couple de sexagénaires – Alain et Françoise – heureux en amour comme à vingt ans.
Espiègle et profond, jamais impudique, La Rencontre – comme la fraîcheur d’un premier amour – n’a pas pris une ride. Depuis, Alain Cavalier envoie à son public ce format intime et attachant de petits films, parmi lesquels Le Paradis, Six portraits XL ou Etre vivant et le savoir.
Ci-dessus: Alain Cavalier venu présenter La Rencontre au cinéma Saint-André-des-Arts le 31 octobre 2021.
Laisser un commentaire