C’est au cinéma parisien Saint-Michel qu’on peut découvrir la version restaurée d’un des classiques du cinéma japonais, La Porte de l’enfer. Sortie en 1953, cette œuvre adaptée d’une pièce écrite par Kan Kikuchi et relatant un fait criminel survenu au Japon du XIIè siècle, fut « révélée » au monde par Jean Cocteau – alors président du jury du Festival de Cannes en 1954 – qui lui décerna la récompense suprême, le Grand Prix (aujourd’hui intitulé Palme d’or). Le poète et cinéaste décelait dans La Porte de l’enfer, qui bénéficia pour la première fois au Japon du procédé Eastmancolor, « les plus belles couleurs du monde ». L’année suivante, l’Oscar du meilleur film étranger fut attribué au film de Teinosuke Kinugasa.
Découvrir ou redécouvrir sur grand écran La Porte de l’enfer des dizaines d’années après sa sortie est effectivement un ravissement pour les yeux et un spectacle flamboyant. Le réalisateur Teinosuke Kinugasa possède un sens du rythme indéniable et mêle dans son film plusieurs genres assumés: le thriller, le film de samouraï et la romance. C’est l’acteur Kazuo Hasegawa, revu récemment dans le splendide La Vengeance d’un acteur, qui incarne le samouraï transi d’amour pour une femme mariée, Kesa (Machiko Kyô). Une passion qui le mènera à la folie.
Plans savamment construits, costumes aux couleurs vives, jeu théâtral, musique envoûtante de Yasushi Akutagawa, La Porte de l’enfer – distribuée par le distributeur Galeshka Moravioff de Films sans Frontières – est une œuvre magistrale à savourer pleinement sur le grand écran.
Ci-dessus: le cinéma Saint-Michel affiche La Porte de l’enfer de Teinosuke Kinugasa.
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