Bringuebalé, bousculé, enchaîné: le corps d’Ada, jeune femme qui vit dans une bourgade d’Ossétie du Nord, n’en finit pas de subir la tyrannie des hommes: un père autoritaire, un jeune frère aux désirs incestueux, un prétendant lourdement insistant.
Pourtant, dans cet environnement familial pesant et au milieu d’une ville minière traversée par une route, la jeune femme poursuit sa lutte émancipatrice. Seule contre tous, son salut viendra de son frère aîné, de retour au pays.
Revenu du Festival de Cannes 2021 avec le prix Un certain regard, Les Poings desserrés – à l’instar du beau Tesnota, une vie à l’étroit (2018) de Kantemir Balagov, suit le chemin ardu d’une jeune femme aux prises avec une société clanique, où la femme est reléguée au dernier plan. Rudesse du climat comme rudesse des habitants, la parole est quasiment inexistante chez ces hommes qui cultivent la virilité, ne s’expriment que par leurs corps, lourdauds et agressifs.
Le film de la jeune réalisatrice – 32 ans – Kira Kovalenko est âpre. Il est d’autant plus abrupt que la caméra à l’épaule de la cinéaste manque de finesse et de simplicité: à l’opposé du film de Kantemir Balagov, celui de Kira Kovalenko abuse d’effets de styles qui ne sont pas nécessaires au propos.
Dans le rôle d’Ada, la jeune Milana Aguzarova, ses yeux clairs et son teint diaphane, est la lumière des ces éprouvants Poings desserrés.
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