Dans une petite ville du Nouveau-Mexique, Lou (Kristen Stewart) est gérante de la salle de sport de son père Lou Langston Sr (Ed Harris), puissante et corrompue figure locale. Lorsque Jackie (Katy O’Brian) débarque, Lou est séduite par cette jeune femme adepte du culturisme. Mais les deux femmes vont malgré elles tomber dans une spirale de violence.
Après les deux femmes du récent Drive-away dolls d’Ethan Coen, la nouvelle réalisation de la britannique Rose Glass met en scène deux jeunes lesbiennes poursuivies par le mauvais sort. Il aura suffit que Lou ne supporte plus les violences conjugales subies par sa sœur pour que la puissante Jackie se transforme en sanglante vengeresse des femmes.
Polar violent et survitaminé, Love Lies Bleeding revisite avec délectation les codes de la série B. L’action se déroule dans une ville fictive du fin fond des Etats-Unis dans laquelle le patriarcat règne en maître: les hommes sont violents, les policiers corrompus, le stand de tir et la salle de sport semblent les seuls défouloirs de la bourgade. Au milieu de ce vide sidéral, l’amour de Lou et Jackie semble le plus bel espoir d’une humanité en déliquescence.
En convoquant les polars noirs des Frères Coen ou le cultissime Thelma et Louise (1991) de Ridley Scott, la réalisatrice Rose Glass rehausse avec talent ce scénario quelque peu prévisible. Elle y ajoute non seulement une sacré dose d’humour macabre mais aussi des embardées fantastiques – la transformation de Jackie en un Hulk au féminin – et oniriques – le sublime final des deux géantes courant dans les nuages. Accompagné de l’excellente musique électronique de Clint Mansell, Love Lies Bleeding sera à coup sûr propulsé parmi les films marquants mettant en scène des héroïnes homosexuelles.
Révélation du film, Katy O’Brian incarne une étonnante et sexy rebelle. Si l’éclectique Kristen Stewart est une Lou tendre et attachante, le génial Ed Harris compose un méchant d’anthologie.
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