Kyoto, début des années 1950. Selon les dernières volonté de son père, Goichi Mizoguchi (Raizō Ichikawa), un jeune novice, est pris en charge par le bonze Tayama Dosen (Ganjirō Nakamura). Obsédé par la pureté dans un Japon en transformation, Goichi protège le Pavillon d’or, un des plus beaux et illustres temple qui a miraculeusement survécu à la guerre.
En 1958, Kon Ichikawa (1915-2008) réalisait cette adaptation d’un roman du prolifique Yukio Mishima (1925-1970). Le cinéaste des chefs d’œuvres La Harpe de Birmanie (1956) et La Vengeance d’un acteur (1963) revient sur ce fait divers qui a vu la destruction, par un de ses jeune moine, d’un monument bouddhiste datant d’avant 1400, le temple Rokuon-ji. Kon Ichikawa revient sur la personnalité de ce jeune homme complexé – il est bègue et subit les brimades de ses camarades – qui fait du temple Shukaku une obsession. Ce temple sacré représente à ses yeux le dernier vestige de pureté dans un Japon qui s’occidentalise ainsi qu’une réminiscence de son père défunt qui voyait dans le Pavillon d’or le symbole inégalé de la beauté.
Kon Ichikawa décrit la psychologie complexe de Mizoguchi, observateur désillusionné et jeune homme immature qui découvre la corruption de ses supérieurs, notamment du bonze qui fréquente une liaison avec une Geisha. La Pavillon d’or est d’une actualité brûlante à l’heure de l’embrigadement idéologique et dogmatiques des excités de la religion et autres obsédés de la pureté.
Ressorti par Splendor Films en version restaurée, Le Pavillon d’or bénéficie d’une mise en scène sobre et minutieuse, à travers des plans étudiés tel un architecte, d’une musique de Toshirō Mayuzumi et d’un splendide noir et blanc. Un film à découvrir.
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