Conrad (Gérard Depardieu), la soixantaine, est l’ami d’enfance de Thomas (Niels Arestrup), héritier d’une riche famille d’industriel provincial. Un peu fantasque et lunaire, il vit au croché des Senn, dominée par Elvira (Françoise Fabian). Mais lorsque Conrad, atteint de la maladie d’Alzheimer, se met à raconter ses souvenirs d’enfant. Les secrets sont révéles, l’histoire familiale s’en trouve bouleversée, sous les yeux de la belle-fille (sublime Alexandra Maria Lara).

Ce film bénéficie d’une intrigue palpitante, à la Georges Simenon, qui aurait sûrement intéressée le maître défunt, Claude Chabrol: un environnement provincial, une atmosphère feutrée, des non-dits et des secrets. Et un grain de sable  (des souvenirs) qui fait dérailler la machine. Mais le traitement infligé au roman adapté de Martin Suer, « Small Wolrd », est bien trop conventionnel. Faute à la platitude de la mise en scène. C’est bien dommage, car le casting de ce film faisait miroiter le meilleur: la rencontre inédite de deux monstres du cinéma, Depardieu et Arestrup, une très belle prestation de Françoise Fabian et le charme d’Alexandra Maria Lara, qui après « Quartier Lointain« , semble prendre du plaisir (et nous avec!) à jouer en français.

Gérard Depardieu est moins touchant que dans ses derniers opus, « Mammuth » ou « La Tête en Friche« . Mais on reste sous le charme de sa douceur cachée sous sa lourde carcasse.

Les dialogues restent soignés, les décors pas déplaisants. Les seconds rôles (dont Féodor Atkin en conseiller familial) bien croqués. Pas un mauvais film, donc. Mais bien trop figé.

Ci-dessus: les retrouvailles du couple Nathalie Baye-Gérard Depardieu.

Ci-dessus: le charme raffiné d’Alexandra Maria Lara, découverte par les spectateurs français dans « La Chute ».

Ci-dessus: l’imposant Niels Arestrup dans le rôle du cynique Thomas.

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