Adresse: 27, boulevard Poissonnière à Paris (2ème arrondissement)
Nombre de salles: 1 puis 5 sous l’enseigne Richelieu
Création en 1910
Fermeture définitive en 1987
Cette vaste salle située sur les grands boulevards parisiens, possédait une capacité de plus de 1400 fauteuils. Un large balcon en gradin permettait aux spectateurs de jouir d’une excellente condition de projection. Avant d’être racheté par Gaumont en 1957, le cinéma était bien connu sous le nom de Parisiana depuis 1910.
Le Parisiana se considérait comme « Le Roi des Cinémas » comme le rappelaient ses publicités. Et puisqu’on remonte dans le temps, le Parisiana était à l’origine un célèbre café-concert fréquenté par les parisiens en goguette.
A l’instar de beaucoup de cinémas à salle unique, le volume de la salle a été divisé transformant ainsi Le Parisiana devenu Le Richelieu en multisalles comptant cinq salles. Mais cette restructuration n’a pas empêché Gaumont, la major à la marguerite, de baisser définitivement le rideau du Richelieu, comme elle le fit quelques années plus tard avec le Gaumont Impérial voisin.
Le bâtiment abrite désormais un magasin de jouets. La programmation du Gaumont Richelieu était tournée vers le grand public proposant des films français et étrangers en version française.
Photos: collection particulière.
Ci-dessus: Les cinémas Gaumont à Paris, en 1958.
Michel PORTIER a écrit que l’inauguration du RICHELIEU a eu lieu avec Le Tour du Monde… en CinémaScope – erreur!
Comme à l’époque il n’y avait pas encore d’installations 70mm en France il s’agissait d’une copie spéciale 35mm perf. carrées/4 pistes mag. encodées Perspecta Sound (l’ancêtre du premier Dolby !) mais avec un taux de compression anamorphique de 1.57 (et non pas 2 comme le Scope) de telle façon à avoir un ratio d’aspect à l’écran de 2.21:1 comme le 70mm.
Il fallait utiliser des anamorphoseurs spéciaux variables. Ce système éphémère fait un peu penser au Cinestage britannique pratiquement équivalent (sauf largeur pellicule 34mm pour « raisons fiscales » !!!) utilisé pour le même film à sa sortie britannique.
Par contre il est vrai que de vraies copies 70mm de ce film ont été passées en 1968 au RICHELIEU et à l’EMPIRE-CINERAMA – Je l’avais (re)vu dans cette dernière salle.
[…] parisiens lors d’un précédent article, alors que la salle s’appelait encore Le Parisiana. Nous portons aujourd’hui à votre connaissance des documents exceptionnels transmis par un […]
J’ai eu l’honneur de participer à la construction de cette splendide salle de cinéma dont mon père était le responsable des travaux, l’entreprise était l’E.G.I. (l’Entreprise Générale Industriel) le siège social était à coté de l’église de la Trinité…
J’ai assisté à la grande première de la salle avec la projection du TOUR DU MONDE EN 80 JOURS et en présence de MIKAËL TODD et ELISABETH TAYLOR. Il me reste quelques photos des travaux et surtout de l’équipe au grand complet lors du pot de fin des travaux.
Le « Richelieu-Gaumont » évoque également pour ma part d’assez nombreux souvenirs : Avant de devenir Parisien, à certains Noël mes parents et moi venions dans la capitale (nous habitions à ce moment-là sur la Côte-d’Azur à Golfe-Juan). Nous étions logés chez ma grand-mère maternelle qui habitait dans le quartier du Faubourg Saint-Antoine. Les cinémas que nous avons fréquentés avant d’en fréquenter beaucoup d’autres – lorsque revenus dans la région parisienne – furent le « Gaumont-Palace », le « Rex » et le « Richelieu-Gaumont ». Avec cette dernière salle, je me souviens de l’exclusivité de « Fantômas se déchaîne » et de « On ne vit que deux fois ». Puis une fois Parisien, d’avoir vu longuement à l’affiche « Le Docteur Jivago ». Le hall était immense et permettait d’y afficher de nombreux documents. Pour « Le Docteur Jivago », il y était présenté notamment une série de posters géants des acteurs représentés en dessins (je les possède depuis d’ailleurs…).
Le matériel publicitaire à cette époque-là ne manquait pas et il était donc très riches en documents diverses. Le film de David Lean tourné en 35 mm scope avait été exploité au « Richelieu-Gaumont » en copie 70 mm. Tout comme par la suite « Loin de la foule déchaînée » (très beau casting avec Julie Christie, Alan Bates, Terence Stamp et Peter Finch) et « Camelot » (avec un magnifique Richard Harris et une talentueuse Vanessa Redgrave).
Par la suite ce fut la grande reprise en tandem avec l’Empire-Cinérama du « Tour du monde en 80 jours » de Michael Anderson et produit par Michael Todd. C’est ainsi qu’enfin on pu voir la version 70 mm de ce film (tourné donc en véritable 70 mm) qui était passé une décennie avant au Richelieu qu’en 35 mm CinémaScope (et qui avait inauguré le « Richelieu-Gaumont » ex-« Parisiana »). Mais en revenant vers les fins des années 60, je me souviens d’avoir vu pour ma part des films tels que « Pendez-les haut et court » (le retour de Clint Eastwood aux USA avec un western louchant toutefois sur le western transalpin). D’y avoir vu aussi un autre western qui devait-être le dernier film de Burt Lancaster qui avait annoncé qu’il en avait terminé avec le cinéma… C’était « L’Homme de la Loi » et on connaît la suite ; cette excellent acteur continua à tourner même sur une chaise roulante… Pour rester avec Burt Lancaster, il y eut la reprise du « Guépard » aux débuts des années 70 toujours au « Richelieu ». « 7 secondes en enfer » avec James Garner en Wyatt Earp et toujours un certain règlement de comptes à OK Corral (!). Mais l’un de mes meilleurs souvenirs est ce film atypique dans le ton et le traitement de la grande histoire (ici, il s’agit de la guerre de Crimée) : « La Charge de la Brigade légère » (1968) de Tony Richardson. Et comme ce film était en scope Panavision, le film ne manquait pas de panache sur le grand écran du « Richelieu ».
Lorsque la salle a été transformée en complexe de cinq salles, je l’ai abandonnée ; préférant les cinémas des Champs-Élysées et puis j’allais depuis un certain temps voir les films en VO. Mais il persiste une certaine nostalgie lorsque je reviens à Paris et que je passe devant de ce qui était encore la grande salle : cette vision d’un film tel que « Le Docteur Jivago » dont l’affiche s’étirait sur une façade importante.
Cinématographiquement votre
Bonjour,
Je me souviens, autour des années 1955-1960, d’être allé, sous la conduite de mon frère ainé qui a ainsi développé culture et amour du cinéma, au cinéma découvrir de nombreux films (j’avais entre 10 et 15 ans) dans une salle nommée Les Ambassadeurs, avec de profonds fauteuils de cuir!!! Comme au Ranelagh.
Quelqu’un s’en souvient-il? Existe-t-il des photos?
Merci
F
Pour ma part, c’est à la fin des années 50 que j’ai fréquenté la très belle salle du RICHELIEU GAUMONT ré-ouverte après d’importants travaux de rénovation. Un très grand écran y a été installé pour la grande première du film « LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS ». Le réalisateur de ce film, Mike Todd, inaugura la nouvelle salle en compagnie de sa femme ELISABETH TAYLOR; en 1961 le procédé de projection 7Om/m y est installé et connaîtra plusieurs grands succès dont EXODUS d’Otto Preminger. LE JOUR LE PLUS LONG sera un des plus grands triomphes du RICHELIEU. Des années plus tard cette somptueuse salle sera morcelée en multiplexe comme d’autres grands lieux du cinéma et finira par mourir. Quel dommage !
J’ai de bons souvenirs de la grande salle du Gaumont Richelieu; j’y ai découvert les grands classiques des années 1970 comme Les Dents de la Mer, La Malédiction, etc.
Puis j’étais même à l’ouverture du multiplexe; j’étais à la première séance: je me souviens encore des placeuses avec leurs uniformes avec le sigle Gaumont à l’ouverture des porte ce fameux jour, les fauteuils tout neufs…