Réfugié à Londres, l’aventurier et libertin Giacomo Casanova tombe sous le charme d’une jeune courtisane, Marianne de Charpillon. Voyant l’italien épris d’amour, la jeune femme, plutôt que de s’offrir à lui contre une somme non négligeable, lui propose comme défi une période de quinze jours de fiançailles, les deux amoureux s’engageant à ne pas céder à la tentation de la chair.

Pour son nouveau film, le prolifique cinéaste Benoît Jacquot s’est inspiré des écrits de Giacomo Casanova (1725-1798) relatés dans « Histoire de ma vie ». Le film s’ouvre par un Casanova vieillissant (Vincent Lindon) qui narre à une jeune femme (Julia Roy) cette passion amoureuse en Angleterre avec La Charpillon (Stacy Martin), peut-être le seul vrai amour de toute la vie de l’écrivain séducteur. Dans un long flash-back qu’est le film, le spectateur découvre un Casanova mûr, bourru, loin des clichés d’un séducteur gracieux aux traits fins et distingués. Incarné par un Vincent Lindon convaincant, il faut rappeler que Fellini n’avait pas choisi un « jeune premier » pour incarner son « Casanova di Fellini » (1977) , mais un acteur au visage aquilin et étrange, le génial Donald Sutherland.

Benoît Jacquot, malgré quelques baisses de rythme, maintient le spectateur dans un thriller sentimental passionnant, magnifiquement filmé dans des décors à la fois austères et lumineux. La scène de la danse macabre lors d’un dernier bal organisé par une aristocrate désargentée (Valeria Golino) annonce le crépuscule de l’illustre séducteur. Si le choix de Vincent Lindon n’est pas évident de prime abord pour le spectateur habitué à ses rôles « sociaux » comme dans « En guerre » , il aborde son personnage avec humilité et sobriété. C’est bel et bien Stacy Martin qui surprend dans « Dernier amour »: la jeune actrice, vue précédemment dans « Amanda » est d’une stupéfiante justesse dans son rôle de femme-enfant manipulatrice.