Un frère, une sœur. Et une haine profonde et réciproque installée depuis des années. A l’heure où leurs parents sont entre la vie et la mort, Louis (Melvil Poupaud) et Alice (Marion Cotillard) immanquablement se croisent. En revenant sur leur passé, une nouvelle fraternité sera-t-elle possible?
Après le récent Tromperie (2021) adapté de l’écrivain américain Philip Roth, Arnaud Desplechin met en scène un scénario original co-écrit avec Julie Peyr. Avec la caméra sublime du cinéaste et son montage virtuose, les auteurs reviennent sur ce qui fait un adulte: l’enfance. Et sur le grand malentendu entre Louis et Philippe, élevés, avec leur plus jeune frère Fidèle (Benjamin Siksou), par des parents pas toujours aimants et certainement encombrés de leur passé.
A l’heure du grand bilan de la vie, lorsque les parents quittent le monde, les retrouvailles s’effectuent sous le regard protecteur du clan, dont l’ami de toujours Zwy (excellent Patrick Timsit).
Dans ce drame intimiste et profond, Arnaud Desplechin confirme qu’il est un grand cinéaste – Esther Kahn (2000), Roubaix, une lumière (2019) et Tromperie (2021) sont aussi très aboutis – apaisé et libéré des excès dans ses précédents films où son insupportable alter ego Mathieu Amalric plombaient ses films.
Ici, le jeu beaucoup plus fin de Melvil Poupaud – par ailleurs exceptionnel – sied parfaitement au ton de Frère et sœur. Le vingt-cinquième film de son auteur est certainement un de ses meilleurs.
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