Elle, c’est Nathalie, une professeur de philosophie dans un grand lycée parisien qui, à cinquante ans, voit sa vie totalement remise en question. Cette Nathalie, ressemble étrangement, au premier abord, à une autre femme, également interprétée en 2009 par Isabelle Huppert: la Ann pianiste du beau film de Benoît Jacquot « Villa Amalia » d’après Pascal Quignard. C’est le même événement, une rupture, qui fait voler en éclat la vie pourtant bien solide de ces mêmes femmes.
Mia Hansen-Love, la talentueuse cinéaste révélée par l’émouvant « Tout est pardonné » (2007) puis « Le Père de mes enfants » (2009) et le mélancolique « Un Amour de jeunesse » (2010) engage donc Isabelle Huppert à un tournant de sa vie, où (presque) tout s’écroule. Son mari (le parfait André Marcon) la quitte, sa mère tombe dans la sénilité, son éditeur lui réduit la voilure… Que lui reste t-il sinon sa liberté de femme, intellectuelle et engagée? C’est auprès d’un ancien élève et de son séjour avec les amis de ce dernier dans le Vercors que Nathalie va décider de réinventer sa vie.
La vie parisienne, les salles de classe des lycées Jules ferry et Paul Valery et les maisons d’édition, les refuges en Bretagne près de Cancale et en Isère: Mia Hansen-Love suit pas à pas son héroïne dans sa quête de sérénité et son désir de prendre en mains son destin. La cinéaste filme magnifiquement les moments de doute et les errances de son héroïne, tombe parfois dans le parisianisme intellectuel mais magnifie Isabelle Huppert. L’actrice, au sommet de son art depuis des années, ne cesse de surprendre et d’émouvoir.
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