France, été 1984. Sur une aire d’autoroute, Saskia (Johanna ter Steege), une jeune touriste néerlandaise, disparaît mystérieusement. Son compagnon Rex (Gene Bervoets) ne veut pas croire à une fuite suite à leur précédente dispute. Trois ans plus tard, l’étrange M. Raymond Lemorne (Bernard-Pierre Donnadieu) semble savoir ce qui s’est passé.
A l’affiche des écrans français à la fin de l’année 1989, L’Homme qui voulait savoir n’a pas eu le succès mérité lors de sa sortie. Pourtant, il est devenu au film des années un film culte. D’abord par son effrayant sujet, l’enlèvement prémédité d’une jeune femme. Puis par l’interprétation glaçante de son acteur principal, le regretté Bernard-Pierre Donnadieu (1949-2010), un excellent comédien, certes habitué aux rôles peu sympathiques, mais qui trouve ici un personnage ambigu à sa mesure. Bon père de famille et professeur de biologie à Nîmes, Lemorne tente une effroyable expérience personnelle.
Le cinéaste néerlandais George Sluizer (1932-2014), qui a d’ailleurs réalisé le remake américain de son propre film en 1993 (The Vanishing), a savamment mis en scène et adapté le récit de Tim Krabbé, L’Œuf d’Or. Grâce à un montage pensé en forme de puzzle, on assiste à une machination perverse qui se déroule sur deux temporalités: l’enlèvement puis la confrontation entre Rex et Lemorne.
Le maître Stanley Kubrick fit les éloges de L’Homme qui voulait savoir et aurait affirmé que c’est « le film le plus terrifiant que j’ai vu dans ma vie. A côté, Shining est un film pour enfants. » Raison de plus pour découvrir ce film glauque et à l’atmosphère lourde, ressorti en version restaurée par Tamasa et Sidonis Calysta, et qui ne laissera pas indifférent. A noter la superbe affiche originale de l’illustrateur Andrzej Malinowski.
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