Le commissaire Mattei (Daniel Auteuil) enquête sur une bande de braqueurs de banque qui sévit en France. Un mystérieux tireur d’élite abat une partie de ses hommes lors d’une opération de police. Mattei se met donc à la recherche de Vincent Kaminski (Matthieu Kassovitz), inconnu des fichiers de la police mais étrangement fiché secret-défense dans les archives de l’armée. Du côté des gangsters, un sanguinaire ancien « toubib » (Olivier Gourmet) fausse les plans.
Le « Guetteur » a franchement de quoi nous faire adhérer les yeux fermés: par son duo inédit (Daniel Auteuil face à Matthieu Kassovitz), par son réalisateur chevronné (Michele Placido et son « Romanzo Criminale » ), par son sujet (un polar qui rappelle le meilleur tel « 36 Quai des Orfèvres » )… Mais malgré ces ingrédients, la sauce a du mal à prendre. La faute à un scénario prévisible et décousu.
Bien sûr, tout n’est pas mauvais, loin de là, dans « Le Guetteur »: le cinéaste italien a un talent indéniable de mise en scène et le trio d’acteurs (Daniel Auteuil, Matthieu Kassovitz et Olivier Gourmet) est excellent. Les images sont léchées, les vues aériennes impressionnantes.
« Le Guetteur » n’apporte malheureusement rien de neuf dans le paysage du film noir en France, si ce n’est la spécificité d’un des gangsters: un sniper. L’univers du genre est parfaitement – voire trop – respecté: très belles images qui accentuent la froideur du film, excellentes scènes de tueries, poursuites sur les toits de Paris… Mais à force de vouloir trop en faire, le film s’emmêle les pinceaux dans sa deuxième moitié et vire maladroitement du côté de l’épouvante avec le personnage de Franck (Olivier Gourmet), le toubib. Même la guest-star (Fanny Ardant) tombe à plat…
On n’attendait mieux (on a vu pire avec Depardieu dans « Diamant 13 » ). Resteront les belles compositions de Daniel Auteuil et Matthieu Kassovitz.
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