Classé réalisateur culte dans les années 1990 avec des films devenus des classiques comme « King of New-York » et « Bad Lieutenant », Abel Ferrara revient ces derniers temps avec des films plus intimistes. « 4h44 » , coproduit par les français de WildBunch, surfe à sa manière sur les thèmes apocalyptiques qui ont émaillés le cinéma ces derniers mois (depuis le très réussi « Melancholia » de Lars Von Trier jusqu’au prenant « Take Shelter », sans oublier tout le lot de blockbusters bruyants et lourdingues.)
La fin du monde se passe pour Abel Ferrara à New-York, la ville fétiche du cinéaste. Et elle a évidemment une atmosphère destroy et rock ‘n’ roll, à l’image du réalisateur ex-junky. Cisco (Willem Dafoe) et Skye (Shanyn Leigh), new-yorkais branchés et arty, vont passer ces dernières quelques heures dans leur loft, entre bouddhisme, création artistiques et crises en tout genre…
« 4h44 Dernier jour sur terre » n’est pas tant un film sur la fin du monde, mais une réflexion sur l’appréhension de la mort. Alors que Shye l’aborde avec sérénité et sagesse, Cisco est incapable de l’affronter, comme il a surement été incapable d’affronter sa vie d’homme. Son passé d’ex-drogué revient d’ailleurs violemment à la surface…
Côté acteurs, Willem Dafoe (qui ressemble de plus en plus à un mélange de David Bowie et Mick Jagger!) est évidemment l’incarnation à l’écran du réalisateur; quant à Shanyn Leigh (la compagne d’Abel Ferrara), c’est une vraie découverte. Avec de beaux moments comme les adieux par Skype fait aux uns et aux autres (famille, amis), Abel Ferrara refuse cependant tout pathos et parsème son film d’humour (Cisco injuriant son propriétaire) et de paroles mystiques.
« 4h44 Dernier jour sur terre » peut en rebuter certains avec ses messages vindicatifs sur les pollueurs capitalistes de la planète, mais reste une œuvre personnelle et originale sur un sujet on ne peut plus casse-gueule.
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