Julianne Moore aura bien mérité son prix d’interprétation au dernier Festival de Cannes: la rousse incendiaire d’Hollywood y est désopilante. Dans son nouveau film « Maps to the stars », David Cronenberg met le feu à une industrie haineuse, incestueuse et malsaine: le cinéma.
Quand Agatha (Mia Wasikowska) débarque à Los Angeles, la jeune femme au visage marqué par des brûlures souhaite décrocher un job auprès d’une star de cinéma pour avoir plus de chance que son projet de scénario aboutisse. Il s’avère qu’Havana Segrand (Julianne Moore), une actrice forcément sur le déclin puisque quarante ans passés, vient de renvoyer son « esclave ». Comprenez son assistante personnelle. Havana est au bord de la dépression mais heureusement suivie par un thérapeute-gourou de stars, Stafford (John Cusack, génial) père d’un insupportable Benjie, adolescent star de treize ans (étonnant Evan Bird) et déjà toxico. Cette galerie de personnages égocentriques, schizophrènes et cruellement ambitieux va, durant quelques jours sur la musique faussement apaisante d’Howard Shore, mêler leurs destins sur les plateaux de cinéma ou dans leurs villas aseptisées.
Le scénario écrit par Bruce Wagner fait s’entrecroiser cette hilarante et cruelle foire aux monstres. Aucun des protagonistes du film de Cronenberg, sauf peut-être le chauffeur (Robert Pattinson) qui n’a pas encore été admis dans cette grande famille, n’est à sauver dans ce brillant, esthétisant et passionnant opus du réalisateur de « A Dangerous method » , encore une fois très porté sur la psychanalyse des êtres. « Maps of the stars » signe le retour de John Cusack dans un film à sa juste hauteur et jalonne le parcours sans faute de Mia Wasikowska après, entre autres, « Restless » et « Jane Eyre« .
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