A Portland, sur la côte ouest des États-Unis, la lumineuse Annabel rencontre le ténébreux Enoch. Au sortir de l’adolescence, ces deux êtres déjà éprouvés dans leurs jeunes années se découvrent et s’aiment. Mais le compte à rebours de la mort se fait déjà sentir…

On sait d’emblée l’issue fatale du film puisque la jeune Annabel dévoile sa maladie incurable. Ce qui ranime l’orphelin Enoch, jusque-là obsédé par la mort. Un être meurt, un autre revit grâce à lui. Lu comme ça, c’est à reculons qu’on envisage d’aller voir « Restless ». Au contraire, Gus Van Sant sait traiter avec justesse et douceur un sujet aussi difficile. D’autant que la candeur et la juvénilité d’Annabel et Enoch sont des plus touchants.

« Restless » a su éviter les pièges et les tics des films hollywoodiens qui auraient massacré le sujet. Mais ce n’est pas pour autant que Gus Van Sant a complètement réussi son film: il l’a malheureusement truffé de petits détails qui ne font qu’alourdir son sujet. Le scénario manque de suggestions: on a le droit au bon médecin, à la famille compréhensive, à un ami imaginaire qui éclaire le chemin d’Enoch, à une musique omniprésente… Tout ça, en définitive, n’était pas franchement indispensable.

Les quelques trouvailles du film l’enveloppe dans un état intemporel et irréel: dans leurs costumes vintage, Annabel et Enoch ne sont pas des adolescents comme les autres: par de portable ou de fantasmes sexuels, mais un certain romantisme bienvenu dans une magnifique campagne automnale.

Un joli petit film inégal mais porté par deux charmants acteurs: Mia Wasikowska, lumineuse petit bout de femme future Jane Eyre, et Henry Hopper (fils de feu Dennis Hopper).