Elle avance comme un bulldozer: c’est ce que reproche Raoul (Christophe Montenez) à son amoureuse Anaïs (Anaïs Demoustier), jeune trentenaire thésarde et hyperactive. Cette dernière, comme pour fuir une réalité trop angoissante, ne prend pas vraiment au sérieux la vie qui l’attend. Jusqu’au jour où, à l’heure où sa mère tombe malade, Anaïs rencontre Emilie (Valeria Bruni Tedeschi), une écrivaine quinquagénaire.
Les Amours d’Anaïs, premier long métrage de Charline Bourgeois-Tacquet, commence comme une comédie légère – parfois poussive – pour prendre le chemin magnifique d’un mélodrame sentimental. Derrière la course effrénée dans les rues de Paris d’Anaïs se cache la fuite en avant de son héroïne, en passe de devenir adulte. Car c’est le moment où, alors qu’elle se laissait porter au gré des rencontres – dont celle avec Daniel (Denis Podalydès) -, Anaïs va enfin exercer son libre arbitre et faire les choix du cœur.
Entre Paris et la Bretagne, notamment au château de Kerduel à Pleumeur-Bodou, Les Amours d’Anaïs suit l’évolution d’une femme-enfant en femme amoureuse. La craquante Anaïs Demoustier – quel chemin depuis L’Année suivante (2006), Belle-Epine (2010) ou plus récemment A trois on y va (2015) et Alice et le maire (2019) – irradie le film de Charline Bourgeois-Tacquet. La vraie lumière du film, c’est Valeria Bruni Tedeschi, magnifique femme d’abord distante qui s’ouvre à l’amour et à la passion, notamment dans une époustouflante scène finale dans le Bar Anglais de l’hôtel Raphaël.
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